« Les morses feront de la planche à roulettes et écriront des romans quand les poules auront des dents. »
Voici le genre de morale à laquelle devra s’attendre le lecteur qui ouvrira le recueil de fables complètement déjantées de Pierrette Dubé. Un dromadaire qui a la bosse des affaires, une moule qui rêve d’un crayon qui lui permettra d’écrire son nom ou un bison qui s’entraine pour les jeux olympiques, rien n’échappe à l’imaginaire de l’auteure. Dans une langue qui rappelle celle de Jean de la Fontaine, cette dernière présente les aspirations de quelques animaux.
Il faudra donc que le lecteur lui permettre de donner vie à des objets du quotidien et se laisse porter par la candeur de ses idées pour profiter pleinement de son univers débridé.
Les fables extravagantes de Conrad le corbeau se tisse une place inusité dans le monde de la littérature pour la jeunesse et deviendra rapidement un livre de chevet dans lequel le lecteur de 6 ans autant que celui un peu plus âgé se plaira à s’immerger souvent avec bonheur.
La facture visuelle de cet ovni littéraire est d’abord ce qui m’a charmée. Le format de Les fables extravagantes de Conrad le corbeau s’apparente autant à celui d’un l’album et d’un recueil de contes qu’à celui d’un roman illustré. Ainsi, il permet de rejoindre un public diversifié, que ce soit pour se donner rendez-vous chaque soir avec une nouvelle histoire, pour en lire plusieurs d’un coup ou pour s’initier seul à la lecture en la divisant par chapitre.
Le texte quant à lui trouvera également écho chez les lecteurs de tout âge. Pierrette Dubé est aujourd’hui une auteure de littérature pour la jeunesse reconnue. Lauréate du prix des libraires jeunesse pour La petite truie, le vélo et la lune, elle a ce don de s’adresser à son public avec un vocabulaire et des structures de phrases qui lui sont familiers. Et si faire une lecture autonome de ce recueil est tout à fait possible, c’est à voix haute qu’il dévoile toute ses richesses. En effet, les jeux de mots, les rimes ainsi que les allitérations se prêtent parfaitement à l’interprétation.
Aussi, si je fuis toujours les histoires où les morales sont omniprésentes, ce sont ici elles qui m’ont fait éclater de rire. Bien que les personnages se prennent au sérieux, l’auteure s’amuse à leur mettre des bâtons dans les roues ou à leur construire des dénouements hilarants, à notre plus grand plaisir! Elle anime les objets et les fait évoluer dans d’autres fables. En plus, les magnifiques illustrations de Audrey Malo ajoutent de la folie aux histoires en plus de les animer, de les dynamiser.
Je ne souhaite maintenant qu’une chose : qu’elles imaginent d’autres personnages qui donneraient lieu à de nouvelles aventures aussi loufoques!
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