Qu’importe l’âge, l’apparition d’un handicap n’est jamais facile à accepter. Lorsque Léo et sa famille découvrent que sa vue diminue dramatiquement, il n’est encore qu’en sixième année. Le champion de volley-ball et grand lecteur qu’il est voit alors son monde s’écrouler. Parviendra-t-il à terminer son primaire avec ses amis? Comment pourra-t-il continuer de lire et de pratiquer les sports qu’il aime? Heureusement que les différents intervenants mis sur son chemin sont bien outillés pour l’aider à surmonter les obstacles qui se dressent devant lui. Des mesures d’adaptation de l’école de son quartier jusqu’à l’intégration dans une école spécialisée, puis de l’aide d’une intervenante de l’Institut Nazareth et Louis-Braille aux formations données par la Fondation Mira, Léo fera preuve de persévérance pour poursuivre un rêve qui lui est cher : retrouver une vie « normale ».
Au secours! Je perds la vue! est un roman psychologique se rapprochant du documentaire. Il conviendra aux enfants côtoyant un jeune ayant un handicap comme celui de Léo, les différentes étapes du processus (du diagnostic au développement d’une nouvelle autonomie) étant bien détaillées. Le livre en soi est agréable à manipuler de par la texture de sa couverture et ses coins arrondis. Ses chapitres très courts en accélèrent la lecture.
En tant que grande lectrice, enseignante et auteure pour la jeunesse, je trouve essentiel de pouvoir disposer de livres abordant des thèmes plus difficiles. En classe comme à la maison, ces derniers peuvent devenir des piliers pour les jeunes vivant des situations déstabilisantes. Au secours! Je perds la vue! fait donc partie de ces œuvres à placer dans les bibliothèques et les classes.
Lors de ma lecture, j’ai toutefois trouvé dommage que l’auteure donne une plus grande place à l’aspect documentaire de l’œuvre qu’à l’histoire en elle-même. J’aurais aimé pouvoir me plonger dans l’histoire sans toujours avoir l’impression de cumuler des informations quant au processus à suivre dans une telle situation. De plus, je me permets de remettre en question le point de vue choisi pour la narration. Trop souvent, le lecteur a accès aux réflexions et inquiétudes des adultes entourant le personnage de Léo, ce qui donne une impression de décalage par rapport à l’âge des lecteurs.
Cela n’empêche pas ce petit roman de nous en apprendre plus quant à la réalité des personnes devant s’adapter à un handicap visuel. Il pourrait d’ailleurs être intéressant de concevoir un cahier d’accompagnement pédagogique à l’attention des élèves et des enseignants pour une exploitation plus approfondie en classe.
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