Ondine, 9 ans tout fraichement célébrés, vit avec Marine, son adolescente de sœur, Océane, sa maman banquière à l’horaire toujours débordant, et grand-maman Pélagie, qui fleure bon la tradition et les délicieux petits plats. Dans leur chaleureux appartement de Saint-Germain-des-Prés, à Paris, les filles sont reines... et les garçons se font rare. Si Ondine se plait bien dans cet univers féminin (qui n’a en fait rien d’un conte de fées!), lorsqu’Édouard, vedette de la cour d’école, débarque dans son cœur, elle ne sait plus trop vers qui se tourner pour apprendre à l’apprivoiser. Découragée, elle fait alors un (intrépide) souhait : celui d’en apprendre plus sur les garçons.
Or, voilà que le lendemain, catastrophe, toutes les femmes de la société ont disparu : elle est désormais la seule représentante du genre féminin. Et pire encore, sa sœur, sa mère, sa grand-mère, sa meilleure amie, toutes se sont transformées en leur version masculine, et n’ont aucun souvenir de leur vie d’avant.
Sous le choc d’abord, Ondine découvrira bientôt à qui elle doit ce radical revirement de situation : à l’insaisissable Misteress Smith, un tout sauf humble magicien, s’amusant à exaucer à tout vent les souhaits des enfants, sans possibilité de revenir en arrière. Avec l’aide précieuse d’Aurélien, son nouvel ami et allié, Ondine trouvera-t-elle une façon de renverser cet inquiétant mauvais sort? Et Édouard dans tout ça?
Ce roman cocasse, sorte d’hybride entre le roman réaliste et la fiction fantaisiste, est destiné aux lecteurs de 8 à 10 ans ayant un bon vocabulaire et de l’aisance à naviguer entre les lignes. Il propose, en plus d’une énergique narration au « Je », une fort utile présentation des personnages, dès les premières pages, et quelques bonus rigolos semés au fil de l’intrigue. D’une plume simple et directe, Claire Renaud entraine le lecteur dans une réalité un brin déroutante, où l’improbable devient bien vite une occasion de voir les choses autrement.
Interpelée par son titre accrocheur et la promesse d’une intrigue audacieuse impliquant la disparition du genre féminin (rien de moins!), je me suis plongée dans ce roman, prête à me secouer joyeusement les certitudes. J’ai été immédiatement séduite par la délicieuse galerie de personnages, aux caractères à la fois familiers et sortant des sentiers battus, et par la plume de l’auteure, vive et à l’humour coquin. Toutefois, le rythme inégal de la narration a rendu ma lecture moins agréable que souhaitée. En effet, malgré un début riche en rebondissements et une résolution habile et enlevante, le déroulement de l’histoire s’étire un brin en longueur, insistant sur la description minutieuse des premiers jours d’Ondine dans un monde sans femmes, et favorisant ainsi le décrochage potentiel d’un lecteur moins déterminé. Cela dit, ce roman surprenant dérange avec justesse les normes établies, faisant voir au lecteur l’envers d’une réalité qu’on croit si souvent inébranlable, et ce, avec un enthousiasme contagieux et une imagination débordante. Il mérite donc qu’on s’y accroche jusqu’à la fin!
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