Quand les parents de Bob lui annoncent qu’ils vont déménager en utilisant la même formation que lorsqu’ils lui ont appris qu’il allait avoir une petite sœur (« Tu verras, ça va être génial »), Bob a senti la soupe chaude. Parce que la petite sœur, c’était pas génial du tout, lui qui est passé « de la pole position à la seconde place permanente ». Et puis déménager, quand on y pense, c’est hyper compliqué ! Et surtout, il ne suffit pas de bouger les cartons pour se sentir chez soi…
Publié dans la nouvelle collection « Lecture solo » des éditions Acte Sud, ce court roman de 64 pages propose une histoire tendre remplie de métaphores sur le déracinement que peut représenter un déménagement pour les enfants. À lire dès 8 ans !
Déménager, « c’était devenir funambule pour glisser d’une maison à une autre sans tomber ».
Quelle histoire tendre et touchante ! Il faut dire que Jo Witek sait manier les émotions, ce qu’elle fait ici à travers une suite de métaphores. Ainsi, quand il réfléchit, Bob a l’impression que ses idées s’éclairent et que sa tête devient une véritable Voie lactée ou encore il a le sentiment qu’on le déshabille lorsqu’il doit trier ses jouets. Si ces figures de style sont accessibles à la plupart des lecteurs, ils haussent quand même le niveau de difficulté de l’histoire. Alors que l’éditeur suggère cette collection pour les 6 à 9 ans, j’ai plutôt l’impression que c’est le haut de la fourchette que vise ce roman-ci, d’autant que les illustrations sont dans la même veine. Peu nombreuses, en noir et blanc avec des lignes claires sans trop de détails, elles jouent avec le réel. Par exemple, pour la première Amandine Laprun représente Bob juché sur un arbre au beau milieu de son salon.
Bref, c’est un récit à plusieurs niveaux, qui peut être plus complexe pour les plus jeunes, mais qui est rédigé avec une grande justesse. Au fil des pages, on comprend l’ampleur du déséquilibre que vit Bob, Jo Witek rendant très bien l’attachement du personnage à sa maison, montrant toute l’importance des souvenirs de l’enfance, racontant le désarroi du garçon qui se sent un peu abandonné par ses parents trop occupés par les travaux à effectuer dans la nouvelle demeure.
« Moi, quand je serai grand, c’est le temps que je mettrai en carton et j’inscrirai dessus : Attention, fragile et super précieux ! »
Un livre à lire seul, oui, mais aussi à partager !
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