Il existe à Paris un café à l’allure vieillotte qui nous enchante par ses publicités antiques, son percolateur argenté qui trône sur le comptoir du bar et ses tables de bois où bien des clients se sont arrêtés pour venir casser la croute.
Monsieur Moutarde, qui en est l’heureux propriétaire, est aussi bon ami de madame Pamplemousse. Tous deux ont réussi a inventé une machine à remonter le temps ; c’est simple, il s’agit de boire un café noir sortant du fameux percolateur et voilà que l’on se fait transporter dans l’espace et le temps.
Il ne faut toutefois surtout pas que le nouveau gouvernement en place puisse découvrir cette fameuse invention, car le pays serait anéanti! Madame Pamplemousse, son chat Camembert et Madeleine partiront à l’aventure à travers le temps pour récupérer des ingrédients très précis afin de préparer une potion qui devra sauver leur vie et remettre en ordre les idées sordides des Parisiens endormis, comme si on leur avait jeté un sort… À partir de 9 ans!
J’avais beaucoup apprécié le premier tome des aventures de madame Pamplemousse il y a quelques temps de cela. J’avais très hâte de découvrir la suite : qu’arrivera-t-il à Madeleine et ses talents culinaires hors du commun?
Je dois avouer qu’à ma lecture, je fus quelque peu déçue. Dans le premier tome, je me retenais à deux mains pour ne pas croquer le livre, Kingsfisher décrivant à merveille la gastronomie créative de cette gamine aux dons culinaires inégalés!
Dans ce deuxième tome, on peut reconnaitre la particularité de sa plume alors qu’il décrit des plats, des ingrédients et des odeurs précises, mais ces descriptions semblent trop modestes. L’eau à la bouche ne m’est pas venue aussi facilement. Car c’est ce que j’avais adoré de la première histoire autour de madame Pamplemousse : enfin, on écrivait une histoire où l’art culinaire était si bien mis en valeur.
Car, en fait, la cuisine n’est au premier plan dans l’intrigue. Nous sommes transportés par une machine à remonter le temps, imaginée sous la forme d’un percolateur d’un café de la ville, dans toutes sortes d’univers afin de créer cette fameuse potion qui rétablira l’ordre parisien.
J’ai par contre beaucoup apprécié ce voyage dans le temps et la rencontre de personnages disparus tels que le Sphinx, le monstre du Loch Ness, et, pourquoi pas, un tyranosaure ! Dans cette histoire, on leur a donné une voix, une personnalité. C’était bien pensé.
Dans la trame de fond, le message qu’a véhiculé Rupert Kingfisher m’a aussi agréablement touchée : ici, le président de la République veut bannir la vie parisienne pour remplacer les restaurants, les musées, les cafés, les salles de spectacles pour une ville où le travail et l’efficacité deviennent rois. Terminé les temps de flâner dans les rues, à rêvasser de notre amoureux. Terminé les monuments, la tour Eiffel et tout ce qui ne sert à rien! Madame Pamplemousse et Madeleine feront tout en leur pouvoir pour réunir les ingrédients de cette potion qui permettra de garder vivante l’âme de leur Paris adoré. Le message ? Une ville sans culture, où la performance devient maitre de tout n’a pas d’âme. Il faut savoir se tenir debout pour préserver l’histoire et l’art sous toutes ses formes. Vous imaginez une vie sans culture, vous? Madame Pamplemousse ne peut s’y résoudre.
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