Maryam doit quitter le pays où elle est née. Ses parents n’ont que deux valises pour tout entasser ce qu’ils peuvent apporter avec eux. Maryam est triste. Sa grand-maman ne vient pas avec eux, puisqu’elle a décidé de rester dans le pays où elle est née. Maryam est encore plus triste.
Un matin, Maryam prend l’avion avec ses parents et arrive Ici, son nouveau pays, celui où nous sommes.
À l’école, elle apprend une nouvelle langue, celle d’Ici. Ce n’est pas facile du tout d’apprendre une nouvelle langue quand, à la maison, sa mère et son père lui parlent la langue de Là-bas. Maryam a peur de faire des erreurs de grammaire, de conjugaison… alors elle se tait. Elle a peur qu’on se moque d’elle et ne veut pas être différente des autres.
À la cafétéria, les choses ne s’arrangent pas vraiment. Dans cette cafétéria d’Ici, Maryam remarque que le steak est saignant, que le fromage sent beurk et que le riz n’est pas du tout comme celui que sa mère cuisine. Maryam s’ennuie des plats de Là-bas, alors elle ne mange pas, malgré les commentaires insistants des autres enfants, des surveillantes et même de son enseignante. Maryam se sent seule, très seule (à ce moment de votre lecture, chers amis, impossible de ne pas vouloir prendre cette enfant dans ses bras pour lui faire un méga câlin !).
Mais un jour, pendant la récréation :
- Comment tu t’appelles ? … Comment tu t’appelles ? … Mais réponds-moi ! Comment tu t’appelles ? T’as perdu ta langue ?
- Je m’appelle Maryam.
La petite lève les yeux et aperçoit une petite fille aux yeux doux et aux cheveux roux. Depuis ce jour, Maryam n’est plus seule !
Je m’appelle Maryam est un roman social (et d’amitié, en quelque sorte) drôlement pertinent et important, tout à fait accessible aux petits premiers lecteurs, mais que TOUS devraient lire ! Surtout, je pense que ce livre est bien la preuve que pour les enfants, l’amitié se moque bien des différences : n’oublions jamais que l’AUTRE, c’est aussi NOUS.
Je m’appelle Maryam est en quelque sorte le récit de l’autrice, qui a quitté le Liban à l’âge de 6 ans. Avec un vocabulaire bien au niveau des petits lecteurs visés, Maryam Madjidi offre une histoire riche en émotions qui commence avec la fuite d’une famille… fuir la peur pour vivre librement. C’est tout de même rafraichissant de lire un récit voué aux premiers lecteurs, mais qui ne les prend pas pour des idiots à qui il faut tout cacher, pour lesquels il faut tout édulcorer. Avec les bons mots, on peut parler de tout aux enfants. C’est ce que l’autrice a réussi à faire, avec réalisme et tendresse à la fois.
Lorsque Maryam doit abandonner ses jouets, ses poupées et ses peluches, on ressent réellement son désarroi, et les enfants seront sensibles aux états d’âme de cette petite fille qui doit quitter Là-bas pour tout réapprendre Ici.
Vous ne serez sans doute pas étonnés d’apprendre que les illustrations de Claude K. Dubois donnent tout le ton aux émotions vécues par le personnage principal, ce qui rend la petite Maryam encore plus attachante !
Pour les plus grands lecteurs, et dans le même thème, le roman de Onjali Q. Rauf Le Garçon au fond de la classe est un incontournable !
Bonne lecture !
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