Les gens se moquent de Bérénice à cause de son nom particulier : Bérénice la réglisse, Bérénice à hélices… Épuisée par les moqueries, cette dernière décide de faire la grève contre ses parents pour leur demander de changer de prénom. Pour faire cesser cette rébellion, sa mère décide de lui proposer un compromis; si elle trouve l’origine de son prénom et qu’elle ne l’aime toujours pas, elle pourra le changer. Notre héroïne se plongera alors rapidement le monde particulier de Réjean Ducharme...
Bérénice ou la fois où j’ai presque fait la grève de tout est donc, à travers un récit du quotidien, une immersion dans l’univers du roman du célèbre auteur québécois : L’avalée des avalés. L’ensemble vise donc les jeunes assez motivés à partir de 11 ans.
Cet objet livre est un réel plaisir à feuilleter. Son format style album rappelle un peu Même pas vrai, autre album paru aux éditions la Bagnole. Un travail immense a été fait sur la présentation de ce livre unique, de sa page couverture à la qualité du papier en passant par la qualité et la quantité de dessins faits par Cyril Doisneau.
Catherine Trudeau s’est définitivement bien entourée pour mettre au monde son premier livre, qui s’intéresse tout de même à un personnage colossal : Réjean Ducharme. L’utilisation d’une héroïne du nom de Bérénice qui ne comprend pas l’origine de son prénom fait un certain parallèle de question identitaire de son homononyme imaginée par Ducharme. Bérénice doit partir à la recherche de la signification de son prénom et, par le fait même, s’intéresser un peu à l’auteur de L’avalée des avalés. En plus de faire quelques petits clin d’œil à d’autres œuvres écrites par Ducharme, ce roman-ci aborde d’ailleurs la vie secrète de Réjean Ducharme, comme sculpteur et parolier.
Bérénice où la fois où j’ai presque fait la grève de tout tente d’initier les plus jeunes à l’œuvre de Réjean Ducharme dans un texte plus accessible livré par Catherine Trudeau. On retrouve certains thèmes chers de Ducharme comme l’ode à l’enfance, la solitude, les questions identitaires, sans le nihilisme des héros. Le ton du livre de Catherine Trudeau est jeune, ponctué de mots en anglais et de réflexions rigolotes d’une pré-adolescente. On se surprend même à entendre l’autrice nous lire des extraits à voix haute à travers les expressions inventées de son héroïne (mizairnouère de mizairnouère!). La Bérénice de Catherine Trudeau est spontanée et curieuse, tout en étant réaliste. Au fur et à mesure de notre lecture, l’héroïne va grandir, gagner en maturité et se transformer pour mieux comprendre et accepter le monde dans lequel elle évolue.
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